Entretien
avec la Chef Propriétaire Marie-Lucie Crépeau |
Comment décris-tu
tes mets ?
Je fais une cuisine attentionnée
et artisanale. Comme je suis moi-même une inlassable gourmande,
qui déteste la routine, je fais des mets diversifiés qui correspondent
à mes intuitions du moment. Les produits frais et saisonniers
influencent forcément mes menus, mais j'aime aussi provoquer des
voyages gustatifs en m'inspirant de recettes de divers pays où
j'ai voyagé ou ceux que je visite en imagination. La cuisine,
comme tout ce qui est culturel, est un domaine qui ne connaît
pas de frontières. Dans cet esprit, je ne crains pas de créer
des combinaisons d'aliments et de goûts qui peuvent parfois
paraître inusités mais qui se révèlent
harmonieux. Je privilégie une cuisine saine, avec peu de
gras, qui préserve les qualités nutritives et l'authenticité
des goûts. J'ai personnellement un penchant favorable pour
les gibiers, l'agneau, le veau, les escargots, les poissons et
tous les légumes. J'adore faire des pâtes : mes raviolis
maison sont délicieux. Quant aux sauces, j'en concocte
d'étonnantes car elles sont pour moi une source d'inspiration
sans cesse renouvelée.
À
quelle clientèle tes mets sont-ils destinés ?
Les plats individuels présentés
en barquettes ou encore mes repas de groupes pour les fêtes ou
les buffets sont destinés à des personnes qui apprécient
les mets raffinés, qu'ils soient classiques ou plus audacieux,
et pour qui chaque repas est l'occasion de vivre une expérience
agréable. Le service qu'elles
retrouvent à la boutique est personnalisé. Je veux
surtout que les gens qui dégustent les mets éprouvent le même
bonheur à les regarder puis à les manger, que j'ai eu moi-même
à les faire, d'où notre slogan :«Emporter ces plats
chez soi, c'est comme amener le chef à la maison».
D'où te vient
cette passion pour la cuisine et l'envie de la partager ?
Manger est un grand plaisir,
cuisiner l'est aussi. Beaucoup de mes bons souvenirs sont étroitement
liés à des émotions vécues par la nourriture : découvertes de
saveurs, de textures, d'odeurs et par des discussions animées
autour d'une table. Très jeune, dans le milieu familial, j'ai
été initiée à la cuisine comme une forme d'expression ludique
mais faisant aussi appel à un vaste savoir-faire. Ce plaisir ne
s'est jamais atténué, d'autant que la variété des expertises et
des produits du terroir et internationaux, combinée à l'ouverture
d'esprit de la société à l'égard de l'alimentation, contribuent
à rendre passionnante l'aventure culinaire, au passé comme
au présent, et probablement à l'avenir.
Le nom "Boutique
gourmande Terre et mer" m'intrigue... Pourquoi un intitulé
aussi long pour une si petite entreprise ?
L'intitulé réfère
aux produits les plus employés en cuisine, à savoir
ceux qui proviennent de la terre et de la mer. J'aime particulièrement
cuisiner les gibiers et les légumes, mais aussi beaucoup
les poissons. Parallèlement, je suis aussi céramiste
(la terre), originaire de la Gaspésie et acadienne de coeur
(la mer). Ces deux aspects sont indissociables de ma culture.
En ce qui a trait au nom Boutique gourmande, je voulais
que ce soit un endroit où l'on vend des mets et non un
restaurant où l'on mange sur place. Mais j'avoue que le
nom de l'entreprise est long. C'est peut-être que pour réussir
dans ce domaine le chemin aussi est long et pas toujours en ligne
droite.
Dans la vingtaine, j'étais
cuisinière à temps partiel afin de payer mes études collégiales
et universitaires en arts visuels. Je me suis ensuite beaucoup
investie dans le secteur culturel et j'y ai relevé des défis importants
et très stimulants. J'ai toujours eu une production artistique
en atelier, où je produisais et je produis encore des objets uniques
en céramique. Au courant des années 90, le rythme accéléré que
prenait ma vie professionnelle m'obligeait souvent, lorsque venait
le temps de me poser à la maison, d'avoir recours à des mets préparés.
Je trouvais alors que le choix était limité et que ce qui était
proposé ne répondait pas à mes critères d'une alimentation saine,
équilibrée, diversifiée et originale. Pour combler ce besoin,
je me suis mis en tête de concevoir une entreprise spécialisée
dans la réalisation et la vente de mets à emporter de qualité
gastronomique. Dès lors, j'ai mis toute ma détermination pour
concrétiser ce projet. Afin de parfaire mes connaissances je suis
retournée aux études au Centre de formation Fierbourg dans le
cadre d'un cours d'initiation à la profession de chef cuisinier,
où j'ai gradué en 2001. Depuis lors, je n'épargne aucun effort
pour me perfectionner. J'ai acquis, au fils des ans et à diverses
occasions, la reconnaissance du milieu, ce qui me conforte dans
ce métier dans lequel je me sens bien et que je trouve gratifiant
sur le plan humain.
Justement,
quelles satisfactions t'apporte ton travail de chef cuisinier
?
C'est un métier qui fait
appel à différentes aptitudes : sensibilité, créativité, perfectionnisme,
endurance physique, précision des gestes, sens de la décision,
de l'organisation et du devoir, car il y a une responsabilité
à l'égard de la clientèle qui s'attend à acheter un produit de
qualité réalisé dans les règles de l'art. En bout
de ligne, c'est vraiment satisfaisant de faire plaisir, de partager
sa passion et de voir que ce que l'on crée avec amour est
apprécié.
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